Eduquer pour quoi faire? La mort expliquée aux enfants (1ère partie)

Par Erold JOSEPH, MD, pneumologue

« Si tu veux avoir une idée du sommet de la montagne, adresse-toi en priorité, non pas à un théoricien, mais à celui qui y a été au moins une fois ou qui s’en est approché. »

Mais, à quoi cela sert-il de savoir ce qui se passe quand on meurt?

Mon petit Lucas, il faut préalablement, comme tu le dis si bien, s’interroger sur l’importance pratique d’une telle connaissance. Cela nous empêchera-t-il de mourir ? Certainement pas. Cela peut-il adoucir la mort à sa survenue ? Probablement. Un exemple : tu as une dent cariée qui provoque des douleurs intenses au point de t’empêcher de dormir la nuit. Tu dois faire une extraction chez un dentiste. Mais, auparavant, il t’administrera, dans la gencive, une injection anesthésique un peu douloureuse. Ta maman te prévient, t’explique comment cela se passera : tu es informé, avisé. Le dentiste va le faire également, mais malheureusement, à la toute dernière minute. Mentalement, tu es donc prêt, puisque tu as été prévenu et que tu t’y es préparé. N’étant pas pris de court, tu acceptes cette petite douleur qui te soulagera d’une autre, de loin plus terrible. Tu aurais pu également en discuter avec ton camarade de classe qui a déjà subi une extraction dentaire, ce qui te rassurerait encore davantage. Ta préparation psychologique serait encore bien meilleure. En fait, c’est l’inconnu qui fait peur.

Ce raisonnement vaut encore plus pour la mort, notre « échéance ultime », incontournable, imprévisible, mais que nous refusons de regarder en face. Les êtres humains vivent comme s’ils ne devaient jamais mourir, jusqu’à ce que cela leur arrive à eux ou à l’un de leurs proches. En ce qui te concerne, il a fallu le décès de ton ami Edris pour t’ouvrir précocément les yeux sur ce sujet. C’est comme un joueur de foot engagé dans un match, qui ferait de beaux « dribbles », de magnifiques passes, mais qui ne s’apercevrait qu’au coup de sifflet final de l’arbitre qu’il fallait marquer des buts pour gagner. Réfléchir à la mort, en discuter sainement, sans crainte, chercher à la comprendre, à l’apprivoiser, devrait donc être une priorité dans l’éducation donnée aux enfants, dans la famille et surtout à l’école. Toutefois il s’agit d’une quête spirituelle et philosophique essentiellement personnelle, mais qu’il faut initier tôt. Peut-être que décéder n’est pas aussi terrible qu’on nous l’a fait croire… Peut-être que cette peur de la mort qui nous paralyse et rend notre existence misérable n’a point sa raison d’être. « Memento mori », souviens-toi que tu vas mourir » prônait le christianisme du Moyen Age. Se rappeler fréquemment notre « impermanence » pour utiliser un terme cher au bouddhisme, donne un sens à ce beau et bref match de foot qu’est la vie et te permet de te concentrer sur l’essentiel, tout en ayant de la joie, du plaisir et même du bonheur. Le bonheur dans la vérité, et non dans l’illusion.

Qu’arrive-t-il pendant et après la mort ?

On en arrive donc à la question centrale. Il existe plusieurs manières de le savoir. La première option serait d’en faire soi-même l’expérience. C’est le suicide, qui est à rejeter formellement pour de nombreuses raisons. Par ailleurs, il faudrait pouvoir revenir, ou du moins, communiquer ses observations aux vivants. La seconde voie de recherche, plus réaliste, consiste à tenir compte du témoignage de ceux qui sont revenus de la mort après une incursion plus ou moins avancée dans « l’au-delà ». Ces cas qui existent depuis l’aube de l’humanité, sont étudiés depuis plus d’un demi-siècle par des scientifiques. Ils ont été baptisés « Expérience de Mort Imminente » (EMI) ou (Near Death Experience), NDE. La troisième option, c’est la communication spontanée ou provoquée, avec ceux qui sont définitivement passés de l’autre côté, à savoir les défunts. (1)

A suivre…

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